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Mila, Référente métier

Longtemps opératrice dans les ateliers bijoux, Mila devient avec les années et l’expérience cheffe d’équipe au montage puis « référente métier ». Un poste clef. « Mon métier consiste à former et à faire monter en compétence des nouveaux arrivants dans l’entreprise, mais aussi à former des salariés sur des processus spécifiques dans le domaine du montage. La plupart des opératrices sont capables de transmettre leurs savoir-faire, j’interviens sur des techniques plus complexes. Nous devons constamment réfléchir à de nouveaux processus pour que le travail se passe au mieux pour nos opératrices » Nouvelles techniques, nouveaux matériaux, « les choses changent sans cesse, nous intégrons en permanence de nouvelles données et nous devons faire en sorte que nos opératrices montent rapidement en compétence sur ces techniques. C’est en ça que notre travail est tout sauf rébarbatif : on change, on apprend en permanence. Si on aime ce que l’on fait, c’est un plaisir de le transmettre et pour moi c’est extrêmement satisfaisant de voir des collègues devenir autonomes en quelques mois. Le montage tel qu’on le pratique ici ne s’apprend pas à l’école. L’école, c’est l’entreprise, c’est ici qu’on se forme, qu’on devient performant, un peu plus chaque saison. Dans une même collection, on peut toucher au strassage, au tressage du cuir en passant par l’assemblage. C’est un panel très varié et tant de collections par an, pas le temps de s’ennuyer. »

Sylvie, opératrice montage

Face à elle, des centaines de fragments de métal. Une chaîne façonnée à la main, des perles enfilées, une manchette montée. Émailler, coller, strasser. « J’aime qu’aucune journée ne se ressemble, que chaque jour il faille utiliser des techniques si différentes, complémentaires. Jusqu’à voir la pièce prendre forme sous nos yeux. » Après un CAP cuisine, elle intègre l’entreprise en intérim comme opératrice montage à la filière bijoux. « J’ai tout appris avec les anciennes. Elles me montraient et je reproduisais. Montage de chaîne, nouage, résine, tressage… Aujourd’hui, je sais faire toutes les opérations. » Enfilage sur fil, assemblage de clips boucles d’oreilles, collage cuir, façonnage de bouclettes simples… « On apprend au jour le jour, mais ça va très vite quand on est consciencieux. J’aime passer d’une technique à une autre, me frotter aux savoir-faire. Ces pièces sur lesquelles je travaille, comme la minaudière sur laquelle j’applique en ce moment la résine de couleur noire à la seringue, on est fières de les voir prendre vie, de savoir que les clients vont les porter. J’aime travailler sur des produits complexes, le challenge est grisant. Travailler avec minutie, avec rigueur sur des pièces d’une telle qualité. Pour rien au monde je ne voudrais changer de métier. »

Pragash, acheteur

Sa carrière, il l’a commencée au contact d’oscilloscopes, de logiciels, de tests. Après un DUT en électronique et une école de commerce, Pragash devient acheteur dans une filiale d’une grande entreprise d’aéronautique. Mais son attirance pour l’univers de la mode le conduit à saisir une opportunité chez Desrues.
« Le secteur est certes différent mais il existe de nombreuses similitudes dans la partie technique. Savoir-faire, plans 3D, paramètres des machines, usinages 5 axes… ce sont des sujets auxquels j’ai été confronté dans d’autres secteurs. Au sein de la Business Unit Prêt-à-Porter dans laquelle je travaille, nous travaillons dès le début de la collection : on lance des consultations auprès de nos fournisseurs, on imagine des co-conceptions avec certains de nos sous-traitants, on sécurise nos process et nous réfléchissons aux manières d’optimiser les coûts. Nous pilotons l’achat des matériaux, composants, services et savoir-faire pour apporter toujours plus de qualité, de créativité et d’innovation à nos collections. Les nuances dans l’opacité d’un matériau, recréer la brillance du métal sur de la résine, comment introduire le marquage à chaud dans nos process, quel type d’usinage privilégier… Desrues c’est beaucoup de projets, une vraie émulation, une montée en compétences très rapide… pour quiconque aime relever des défis, c’est un excellent terrain de jeu. »

Tong, technicien filière bijou

Le travail du bijou, il l’a appris dès son plus jeune âge, au Vietnam, dans l’atelier de ses parents bijoutiers. Après l’école, il se souvient s’asseoir devant les établis pour voir les pièces naître sous ses yeux. Arrivé en France, c’est au hasard de rencontres qu’il poursuit dans ce domaine. « J’ai commencé par travailler sur les tirages métal, puis je suis passé au collage de strass avant de devenir responsable d’une fonderie. Aujourd’hui, mon travail chez Desrues consiste à créer les gammes et les modèles de A à Z. Quelles techniques seront utilisées, quels savoir-faire seront mobilisés, quels achats cela nécessitera, quel temps sera passé sur chaque bijou, quel traitement, quel emballage… Ce plan de collection est soumis à nos clients. Dans un second temps, cette collection sera adaptée en production. Au quotidien, j’apporte mes connaissances des savoir-faire et du bijou : comment le réaliser rapidement, au meilleur prix, dans une qualité imbattable. En un coup d’œil, je dois pouvoir imaginer les ateliers qu’il faudra mobiliser, les savoir-faire au sein de l’entreprise. Et elle n’en manque pas ! C’est ce qui est passionnant : nous avons toutes les ressources à portée de main, un vrai sens de l’innovation et de la recherche, sans cesse, d’une qualité chaque fois meilleure. »

Rachel, fileuse de verre

Entre ses mains, un savoir-faire millénaire. Celui de couler le verre. Mais aussi des tiges colorées avec lesquelles elle joue dans la chaleur du chalumeau. Réaliser des perles, des cabochons, couler la matière dans le métal. « C’est un métier qui s’apprend aujourd’hui en marge des formations pour devenir souffleur de verre. Moi, j’ai appris ici, sans diplômes et sur le tas. J’ai commencé ma carrière chez Desrues il y a 16 ans, à la bijouterie avant d’arriver à l’atelier verre. Après une journée d’essai, je me souviens avoir dit « je reste là, je ne bouge plus ». Le verre est un matériau fascinant. Le voir vivre, bouger, c’est hypnotisant. Je suis dans ma bulle, je ne vois plus rien autour de moi sinon la couleur de la lave sous mon chalumeau. C’est un exercice qui demande beaucoup de patience, de dextérité. Les techniques s’apprennent avec le temps, au feeling. J’utilise des baguettes en verre plein de différentes couleurs que je chauffe à la flamme. Quand le verre devient mou je le travaille sur mon fil et lui donne la forme voulue. J’ai aussi à ma disposition plus de 500 moules qui me permettent d’obtenir des cabochons, des perles, qui serviront ensuite à monter les bijoux de la collection. Je peux jouer avec la matière, donner un effet baroque à la surface, la rendre moins nette. Tout cela dans un environnement extrêmement sécurisé, innovant, challengeant. Je suis ici depuis 16 ans et je le vois au quotidien : je n’ai jamais fini d’apprendre. »

Cédric, galvanoplaste

Casque sur les oreilles, lunettes de protection, Cédric slalome entre les cuves. « Rien ne me destinait à la galvanoplastie. J’ai commencé par une fac de droit, j’ai été pompier volontaire. Je suis rentré chez Desrues en intérim. Un ancien du métier m’a appris les bases de la galvanoplastie, un métier qui s’apprend au cours d’un BTS Traitement des matériaux. Pour ma part, j’ai appris ici la chimie, la réaction des matériaux, les temps de trempage. J’ai également suivi des formations. Nous avons la chance de travailler avec du matériel à la pointe de la sécurité et les meilleurs équipements pour accomplir nos tâches.  Nous qui manions des acides, du cyanure, nous travaillons dans un environnement propre, préservé. Un travail d’usine, certes, mais dans l’univers du luxe. »

Anne-Sophie, responsable innovation

D’abord maquettiste 3D, forte d’un parcours de designer produit et de recherche appliquée en innovation, Anne-Sophie est aujourd’hui en charge de l’innovation pour la Maison Desrues. En 2009, elle crée L’Innovation LAB, lieu de brainstorming et d’échange qui mobilise tous les talents de l’entreprise. « Par un travail de veille, de proximité avec les différents services, nous faisons émerger des projets d’innovation et d’intelligence collective. La Maison peut compter sur de véritables pépites dans chaque secteur, dans chaque atelier. Et ce sont ces talents-là, au plus près des réalités du quotidien, qui sont les meilleurs connaisseurs de leurs métiers, des enjeux, des exigences, des difficultés, des choses à améliorer. À mon arrivée par exemple, la 3D n’en était qu’à son balbutiement. Rapidement, nous avons fluidifié les échanges entre les maquettistes mains et numériques afin de créer une véritable synergie entre eux et pousser un cran plus loin le processus de création. Dans une démarche d’open innovation, nous nous intéressons également à ce que font les autres secteurs de l’industrie en partageant nos expériences avec des entreprises de secteurs très éloignés du nôtre. »

Virginie, styliste bijoux

Il y a près de 25 ans, elle dessinait, assemblait, créait elle-même de toutes pièces les bijoux pour sa propre marque. Des gestes qu’elle avait appris en autodidacte, rêvant d’un jour pouvoir exercer pour une Maison comme CHANEL. Arrivée au stylisme chez Desrues en 2009, elle est aujourd’hui une des cheffes d’orchestre qui assure la réalisation des demandes des clients de la Maison Desrues. « Être styliste dans une Maison comme celle-ci n’a pas grand-chose à voir avec ce que l’on pourrait attendre d’un styliste ailleurs. Ici, outre le sens de l’esthétique, l’œil, le goût du beau, il faut aussi comprendre la technique, les savoir-faire à mobiliser, la manière de rendre une pièce de quelques centimètres de diamètre reproductible à l’identique dans les meilleures conditions. La Maison Desrues est une véritable machine de guerre capable de répondre aux demandes des acteurs du luxe. C’est je crois la force de ses savoir-faire conservés, valorisés, et réunis dans un même lieu autour de l’amour du produit. Un mot, une inspiration, un tissu : nous devons penser aux bijoux que nous voulons créer, aux techniques à utiliser, au séquençage de leur création, dans un jeu incessant de va-et-vient entre les ateliers. »

Fanny, chargée de qualité

Comme beaucoup de ses collègues, Fanny a longtemps travaillé dans un univers très éloigné de la bijouterie fantaisie et du luxe avant d’être recrutée par Desrues. « J’ai un diplôme de management qualité et d’ingénieure. J’ai longtemps travaillé dans l’industrie automobile et j’ai été surprise de constater, à mon arrivée chez Desrues, l’étendue du cahier des charges et des attentes qualité pour chaque bouton, chaque bijou. Dans mon esprit, la seule attente que l’on pouvait avoir envers un produit comme celui-là était qu’il soit beau. Mais non, il doit être conforme en termes de taille, de proportions et être de nombreuses fois testé en laboratoire. Atmosphère tropicale, chocs thermiques, tests de chute, nettoyage à sec, UV… nous devons nous assurer que chaque bijou ou chaque bouton résiste dans le temps, à toutes les situations possibles. Ce sont des tests que je n’avais jamais rencontrés dans l’industrie automobile et que je trouve très intéressants ». Rigueur, formalisation, mise en place d’indicateurs : « j’ai été également surprise par la vitesse de développement des produits. Dans l’automobile, une voiture peut mettre une année à être testée avant d’être mise sur le marché. La temporalité est très différente ici : plusieurs collections par an, c’est extrêmement motivant. Les clients des maisons pour lesquelles nous produisons ont des exigences différentes que dans le monde de l’automobile. C’est à nous de comprendre et d’anticiper ces exigences qui sont propres à l’univers du luxe et d’être agiles. »

Alexandre, technicien outilleur

Aussi bien capable de réaliser des outils permettant de fabriquer des bijoux ou des boutons que d’usiner une création, Alexandre est arrivé en 2008 chez Desrues après un bac pro outilleur. « C’est une profession que l’on retrouve dans de nombreux domaines : l’automobile, le médical, l’aéronautique, mais aussi le luxe. Ici, nous sommes loin d’être face à un travail d’usine répétitif. Je ne fais jamais la même chose. J’ai la chance d’intervenir sur un panel très large d’activités et à différents niveaux de la chaîne de fabrication. Créer des outils, construire des moules, faire de l’assemblage ou usiner la pièce dans son ensemble. Tout cela avec l’aide d’un vrai parterre de machines (fraisage, tournage, électroérosion). Nous nous maintenons à jour sur les nouvelles technologies avec des machines qui s’améliorent sans cesse, sur des nouveaux procédés. J’apporte surtout une expertise technique à la Maison Desrues, un œil plus industriel. Je réfléchis aux techniques d’exécution, à la faisabilité d’un produit. Contrairement à d’autre secteurs, les projets ne s’étalent pas sur des mois ou des années. Il faut être capable de créer une collection de toute pièce et les outils associés en quelques semaines. De l’inspiration au produit fini. C’est très stimulant. »

Alexandre, maquettiste 3D

« L’univers du luxe et de la Haute Couture est très nouveau pour moi ». Ingénieur en conception numérique après un BTS conception de produit industriel, Alexandre commence sa carrière au pôle design d’une usine de tracteurs. « Par la suite, j’ai dessiné des portiques d’avion. À la différence de ce que l’on peut voir dans une industrie classique, ici la fonction de l’objet découle du style et non l’inverse. On cherche le bon dosage pour l’équilibre d’une barrette dans les cheveux, la place des systèmes de broche, mais aussi et surtout à créer du beau, de l’esthétique. Au début de la collection, nous recevons les briefs des clients et nous commençons à réfléchir à l’architecture de la pièce. Cette maquette numérique peut avoir plusieurs vies ensuite. Devenir un prototype imprimé en 3D, être utilisée en fonderie avec de la cire castable ou encore permettre d’usiner des pièces. Desrues accorde une véritable attention à l’innovation. Nous venons par exemple d’acheter le scanner le plus performant du marché. Car les nouvelles technologies permettent de jouer à l’infini. Je peux scanner une pièce d’archive très ancienne, provenant du patrimoine de nos clients, puis m’en inspirer, réutiliser ses motifs, ses lignes. Signe très fort, la cloison entre les ateliers de maquette main et maquette 3D vient de disparaître. Nous travaillons en véritable synergie et c’est extrêmement enrichissant. »

Nuno, maquettiste bijoux

Son établi semble figé dans le temps. Pinces, bocfil, maillet… Maquettiste bijou, Nuno taille, façonne, coupe dans le métal pour créer le bijou. « C’est un métier auquel je suis arrivé un peu par hasard. J’ai tout de suite aimé ce travail de minutie, ce contact avec le métal, cette précision. Je reçois un brief de la part de nos stylistes et à moi d’interpréter le look de la pièce, son rendu, tout en appréhendant les contraintes de fabrication et d’assemblage. Nos ateliers utilisent des techniques de bijouterie ancestrales qui, aujourd’hui, associées au numérique, peuvent aller encore plus loin. Les nouvelles technologies présentes chez Desrues nous permettent d’améliorer nos process mais aussi de donner aux créations des résultats très recherchés. On peut avoir par exemple une pièce très graphique, très structurée, que la main viendra ensuite patiner, rendre plus authentique. Nous sommes en constante progression et apprentissage. Je pense que Desrues est une excellente école, un endroit où l’on peut apprendre en quelques mois ce qu’il faudrait, ailleurs, plusieurs années à assimiler. Le rythme nous oblige à grandir vite, à être réactif, mais surtout à considérer que rien n’est jamais impossible ni infaisable : le challenge c’est d’essayer, c’est notre marque de fabrique. »

Innovation

Fabrication additive

Aux côtés des artisans, stylistes, ingénieurs et opérateurs, un bureau d’innovation a progressivement vu le jour chez le parurier. Partie intégrante du processus de création et de production, l’impression et la fabrication 3D permettent de penser et de réaliser des pièces dépassant les possibilités données par la seule main. Progressivement, cette dernière s’ouvre à l’impression métal pour permettre la création de pièces toujours plus innovantes.

Numérique et innovation se mettent au service du passé. En numérisant le patrimoine des collections Desrues et en puisant dans des archives que l’on peut aujourd’hui réinterpréter au prisme des techniques actuelles, ce sont des décennies de savoir-faire et de création qui sont aujourd’hui préservées et revalorisées.

Process et matières eco-conscientes

Coulage du verre

Guider habilement une baguette de verre, la faire jouer devant la flamme. La fabrication de perles de verre est un savoir-faire ancestral dont on trouve les premières traces il y a plus de 3 000 ans. La technique consiste à chauffer une baguette de verre au chalumeau, dont la matière sera enroulée autour d’une tige pour former une perle, aplatie dans un moule pour créer un cabochon ou encore fondue directement dans le bijou.

Travail du cuir

Depuis 2020, la Maison Desrues a réintégré le savoir-faire du cuir dans son offre aux clients, afin de compléter l’étendue de ses savoir-faire. Le cuir est travaillé de la simple sangle à la pièce plus complexe froncée, coupée en lamelles, entrelacée, piquée, devenant une matière première aux effets riches et nombreux. Tressage, façonnage, les bandanas, chouchous, manchettes et ceintures côtoient désormais les bijoux et boutons dans la panoplie créée par la Maison Desrues.

Montage Complexe

Crochetage, émaillage… à l’aide de pinces, plates ou rondes, les mousquetons, maillons de chaînes, anneaux et autres pièces métalliques sont montés à la main, avec patience et précision. De nombreuses techniques de montage ont été développées, du nouage au tricotage de chaîne et les perles sont enfilées du plus simple sautoir au plastron le plus complexe, nécessitant des centaines d’heures de travail et autant de gestes.

Véritables mains des stylistes, les monteurs et monteuses utilisent toutes les techniques du parurier pour donner leur aspect final aux pièces de la Maison Desrues.

Méticuleusement, les strass sont encollés puis déposés à la main. La résine, appliquée à l’aiguille vient imiter le verre en se répandant lentement dans les interstices du métal, soudain magnifié.