Nicolas, teinturier
Devant des marmites de 45cm de diamètre, il fait chauffer des bains de colorants à la manière d’un chef cuisinier. « Ici tout se fait à l’œil, rien n’est réellement quantifiable. On est à la fois un peu chimiste, un peu artiste. » Nicolas est entré dans l’entreprise il y a 15 ans, à la fonderie. « Le teinturier partait à la retraite. Il m’a pris sous son aile, comme un mentor et m’a tout appris de notre métier qui consiste à mettre en couleur toutes sortes de pièces et de matériaux. Des perles, un cabochon, du nylon, du polyester, du bois… J’ai appris, devant mes gamelles, quels colorants utiliser, quel temps de trempage respecter, quelle était la réaction des différents matériaux. Mais aussi comment gérer les flux et les demandes des ateliers. » Il poursuit. « C’est un métier qui demande beaucoup de sensibilité, tout se fait à l’œil. La teinture est un savoir-faire qui se perd, qui ne s’apprend plus à l’école. Il y a quelque chose de très gratifiant à voir la couleur progresser sur la matière, s’affirmer et vivre sur elle jusqu’à l’arrivée de la pièce au défilé. Je m’estime chanceux d’évoluer dans une entreprise qui valorise ce type de savoir-faire. »